samedi 13 février 2016

Plage de Nouakchott: Seize pirogues emportées par les flammes

 De nombreux dégâts matériels ont été enregistrés lors d'un incendie qui s'est produit ce jeudi (11 février) vers 3 heures du matin, à la plage des pêcheurs deNouakchott

Selon un premier bilan dressé par les pêcheurs, seize pirogue appartenant en grande partie à des adhérents de l'Union des Coopératives le « Moole » ont été emportées par les flammes. 

On estime à 8.300.000 Ouguiyas les pertes occasionnées par cet incendie dont l'origine reste encore mystérieuse. Les victimes ont appelé les autorités nationales à leur venir en aide en ces moments de détresse pour faire face à cette situation.

mardi 9 février 2016

Grosse colère des pêcheurs artisanaux [PhotoReportage]

Les pêcheurs artisanaux sont montés, ce lundi matin (8 février) au créneau pour dénoncer la politique de quotas que le ministère des pêches s’apprête à appliquer à leur encontre et les difficultés de tous ordres auxquels ils sont confrontés. 

« Cette action de protestation est destinée à attirer l'attention des autorités sur les problèmes que vivent au quotidien les pêcheurs artisanaux »,explique Yali N'Diaye, vice-président de la Fédération Libre de Pêche artisanale.

Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Non à la pratique à la lumière par les bâteaux chinois», ces pêcheurs regroupés au sein de la Fédération libre de la pêche artisanale jugent cette nouvelle réglementation«prématurée » et « inadaptée », lors du sit in qu'ils ont tenu devant les locaux du ministère des pêches et de l'Economie maritime.

Les frondeurs ont demandé aux autorités d'interdire la pêche à la lumière pratiquée par les bateaux chinois. « Nous nous élevons contre ce genre de pratiques qui à la longue finiront par entraîner une destruction massive de nos ressources halieutiques. 

Soucieux de la préservation des ressources et de la nécessité de les protéger pour les générations futures, nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à des agissements irresponsables et répréhensibles. Nous sommes pour une pêche responsable et durable »
, plaide Abdoulaye Moussa Sall, trésorier général de la FLPA et propriétaire de pirogues. 

« Il est inconcevable que des étrangers en l’occurrence des chinois soient favorisés à notre détriment et ce pour 25 ans. Il est aussi inadmissible que des hommes d'affaires ne disposant pas de pirogues puissent détenir 150 à 200 licences et qu'ils fassent venir des pêcheurs étrangers. En tant que citoyens mauritaniens, nous avons droits à bénéficier d'un minimum de justice...» 

Ils ont invité dans la correspondance adressée au MEPEM , à mener d'autres types de concertation avec les producteurs afin de trouver une formule qui conviendrait au secteur artisanal non sans avoir reprouvé le « manque de gestion participative » et la montée en flèche des prix du matériel de pêche.

Les protestataires ont formulé des recommandations aux autorités: « Compte tenu du fait que tout le matériel et engins de pêche destinés à la pêche artisanale sont exonérés, il serait judicieux de contrôler les prix de cession des moteurs hors bords, pièces de rechanges et engins de pêche appliqués par les importateurs et revendeurs. Ces prix sont en constante augmentation tous les ans », font-ils remarquer.

Les manifestants réclament l'autorisation d'affréter des pirogues étrangères, de bénéficier des faveurs dans l'accès au crédit, d'être associés aux consultations et prises de décision à travers leur structure, d'avoir la possibilité de collecter les dossiers de renouvellement des documents de leurs membres, d'être autorisés enfin à ouvrir un registre de recensement de leurs membres propriétaires d'embarcations non immatriculées. 

Au moment où ces lignes sont écrites, le MPEM n'avait pas donné de suite favorable à la requête des protestataires qui souhaitaient être reçus par le ministre ou les hauts fonctionnaires du département.




vendredi 5 février 2016

Pêche artisanale : Réglementation de la discorde

Les pêcheurs artisanaux mènent de larges concertations en leur sein, pour faire face aux nouvelles mesures que les autorités comptent prendre afin de réguler le secteur. Des décisions qui suscitent des grincements de dents. Les acteurs de la pêche artisanale basés à la plage de Nouakchott se sont ainsi donné rendez-vous, le dimanche 3 Janvier, à Sebkha Loisirs. 

En proie à des difficultés récurrentes, ils sont montés sur leurs grands chevaux pour dénoncer la volonté du département des Pêches et de l’économie maritime de les asphyxier davantage et de faire la part belle aux navires étrangers (chinois particulièrement).

Le projet de loi que le gouvernement projette de faire adopter, en Conseil des ministres, est ainsi qualifié de véritable « catastrophe », avec un véritable arsenal de taxes jugées «exorbitantes » et « illégitimes », renforcé par un amas répressif : augmentation – jusqu’à 500% ! – des frais de délivrance de licence aux pêcheurs artisanaux ; 55% de la pêche côtière pointée et de 33,33% de la pêche côtière non pointée.

Le projet de loi délimite également les zones de pêche (Nord, Centre et Sud) et en limite, non seulement, l’activité des pêcheurs mais, aussi, les espèces pêchées. 

Livrés à eux-mêmes

Sans véritable appui et évoluant dans la précarité, les pêcheurs artisanaux auront du mal à se relever. « Une véritable catastrophe en perspective », anticipe Yaly N’Diaye, président de l’Union des coopératives artisanale « Le Mol ». « Nous avions du mal à nous en sortir, alors qu’il n’y avait aucune limitation des zones de pêche et des espèces, ni même de quota. 

Ça sera bien pire, désormais. C’est impossible que nous puissions nous en sortir, dans cette situation. C’est la mort programmée de la pêche artisanale, comme une volonté inavouée des autorités à nous étouffer. Nous en appelons à la compréhension des autorités et des parlementaires pour qu’ils rejettent ce projet ».


Les conséquences en seraient, de fait, dramatiques. La plupart des pêcheurs n’ont qu’une seule licence et avaient l’habitude de pêcher plusieurs espèces, à différents endroits. 

Avec la nouvelle réglementation et les taxes inhérentes, leur tâche se compliquera, estime un autre propriétaire de pirogue. « Nous aurions souhaité la délivrance, à tout moment, des licences et, surtout, des facilitations dans leur octroi », formule un autre pêcheur. 

A l’heure actuelle, c’est difficile voire impossible. C’est pourquoi l’on assiste à la banalisation du double emploi. L’augmentation des taxes n’est pas accompagnée d’un véritable appui. Les accidents en mer sont fréquents. Et les victimes ne bénéficient ni de secours, ni même d’assistance, pour reprendre du service. 

L’assurance fait défaut, dans le secteur de la pêche artisanale. Les différents intervenants ont insisté sur la nécessité d’une union des cœurs, à travers une véritable solidarité, pour faire face aux problèmes de l’heure.

Appel a été lancé pour la collecte de fonds, au profit d’un pêcheur travaillant à Nouadhibou. Ce dernier a perdu la valeur de quatre millions d’ouguiyas, suite à la destruction de son matériel.

Yaly N’Diaye déplore l’irrespect, par le gouvernement, de ses engagements ; surtout dans la lutte contre le mono-filament. « De N’Diago à Mamghar, l’usage du mono-filament est monnaie courante. Au vu et au su de tout le monde. Le ministère doit prendre ses responsabilités ».

Et de déplorer la dégradation continue de la situation : « il y un énorme bateau de pêche qui opère dans nos eaux territoriales. Ses ravages sont incommensurables. Il écume l’équivalent de cinq cents terrains de football. Et personne n’en parle. Le matériel de pêche est hors de portée, en raison de sa cherté et en dépit de son exonération. 

Au lieu de nous encourager, via des soutiens bien réfléchis, on nous suscite toujours plus de problèmes. Une situation soutenue »
, révèle Yaly, « par le lobby des hommes d’affaires n’ayant plus d’intérêts dans la pêche artisanale ». Gonflés à bloc, les pêcheurs comptent faire prévaloir leurs droits. Ils projettent de mener une série d’actions de protestations pour se faire entendre.

Le secteur des pêches qui pourvoit quarante mille emplois, dans le sous-secteur artisanal connait », estiment plusieurs analystes du secteur, « un profond marasme, marqué par la surexploitation des ressources céphalopodières (poulpe) et pélagiques (sardinelle ronde, maquereau...) objet d'une exploitation, effrénée, par les acteurs nationaux et étrangers, principalement des chinois et des russes ».